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Burkina/Education : En 2023, on dénombre 203 936 étudiants inscrits dont 36 877 étudiants issus du privé

mardi 14 novembre 2023, par Jacques

Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) ont convoqué ce mardi 14 novembre 2023, trois membres du gouvernement afin de répondre à deux questions orales avec débat posées par deux députés. Les deux questions étaient relatives aux actions entreprises par le gouvernement pour l’amélioration du secteur de l’éducation en général et à l’existence de documents du ministère de l’Enseignement supérieur autorisant les institutions privées d’enseignement supérieur à offrir des formations doctorales et à délivrer des diplômes de doctorat unique et PhD. Ces questions étaient adressées au ministre en charge de l’éducation nationale, celui en charge de l’enseignement supérieur et au ministre en charge de la jeunesse et de l’emploi. Répondant à la première question au nom de ses pairs, André Joseph Ouédraogo, ministre en charge de l’éducation nationale, a indiqué que 203 936 étudiants sont inscrits dans l’ensemble des Institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) dont 36 877 étudiants sont issus des Institutions privées d’enseignement supérieur (IPES). Il a aussi affirmé que des actions sont menées par le gouvernement pour rehausser la qualité de l’éducation donnée aux enfants et promouvoir l’offre en matière de formation technique et professionnelle publique au Burkina Faso.

La première question orale avec débat est relative aux actions entreprises par le gouvernement pour l’amélioration du secteur de l’éducation en général et de la formation technique et professionnelle publique en particulier sur toute l’étendue du territoire national. Elle a été posée par le député Lassina Guiti du groupe constitué Forces de défense et de sécurité et adressée à trois ministres à savoir le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et celui des sports, de la jeunesse et de l’emploi.

Les actions prises par le MENAPLN pour rehausser la qualité de l’éducation donnée aux enfants burkinabè et l’offre en matière de formation technique et professionnelle publique au Burkina Faso

Le ministre de l’éducation nationale Joseph André Ouédraogo, a été chargé de répondre à cette première question. Face aux députés, le ministre a dressé l’état des lieux des actions entreprises par son département et ceux des deux ministres interpellés, pour rehausser la qualité de l’éducation nationale. À ce propos, Joseph André Ouédraogo a laissé entendre que de nombreuses actions, du point de vue de la qualification des enseignants, des ressources pédagogiques, de l’inclusion et de l’équité, de l’environnement sûr et sécurisé, ont été entreprises.

Il en veut pour preuve, les réformes des curricula entreprises depuis 2013, la production de nouveaux manuels et guides adaptés aux réalités socio-culturelles des apprenants. En ce qui concerne l’autre volet de la question en rapport avec l’offre en matière de formation technique et professionnelle publique au Burkina Faso, le ministre s’est voulu rassurant.

Le MENAPLN compte 74 établissements publics repartis en 24 CETFP répartis dans 13 provinces, cinq lycées techniques répartis dans quatre régions, 22 lycées professionnels répartis dans 10 régions, 23 lycées d’enseignement général à classes polyvalentes répartis dans 10 régions et couvrant 13 spécialités.
Au niveau de l’enseignement supérieur, il faut noter un nombre croissant pour la formation professionnelle et technique. « Il y a, ces dernières années, la multiplication des licences et des masters professionnels, des formations d’ingénieur, de BTS dans les Institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) », soutient Joseph André Ouédraogo.

À titre d’exemple, il précise que dans toutes les IESR publiques, la quasi-totalité des domaines de formation est concernée par la professionnalisation notamment le génie informatique, le génie des télécommunications, le génie industriel, le génie mécanique, le génie des textiles, les systèmes d’information géographique, la santé communautaire, l’innovation et développement en milieu rural, etc.

Au niveau du ministère des Sports, de la jeunesse et de l’emploi on note 31 centres publics dont trois centres spécifiques de formation professionnelle, 13 centres régionaux de formation professionnelle situés dans les chefs-lieux de régions, 15 centres provinciaux de formation professionnelle. Quant à l’offre publique de formation en termes de métiers, il existe 144 métiers, répartis dans les sept filières suivantes : génie civil, génie mécanique, textile, habillement, cuirs et peaux, agroalimentaire, hygiène et soins corporels, génie informatique, génie électrique.

Les changements importants et qualitatifs opérés dans le secteur de l’éducation de 2007 à nos jours…

En ce qui concerne les changements significatifs et qualitatifs opérés dans le secteur de l’éducation, le ministre de l’éducation nationale a indiqué qu’au niveau du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, il y a la création des lycées scientifiques dans toutes les régions, la mise en œuvre des lycées polyvalents et le retour des bourses scolaires octroyées aux élèves du post-primaire et du secondaire, le changement d’approche et de paradigme en matière d’enseignant/ apprentissage.

Répondant toujours à la question du député Lassina Guiti, Joseph André Ouédraogo a laissé entendre que pour l’accroissement de l’offre de formation professionnelle, l’Etat a procédé à la création d’écoles supérieures et de centres universitaires spécifiquement dédiées à la formation technique et professionnelle. Il s’agit notamment de l’École polytechnique de Ouagadougou (EPO) en 2017, l’École normale supérieure (ENS) en 2020.

Au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, l’État burkinabè a procédé, entre autres, à la création des Institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) publiques, dans tous les chefs-lieux de région du Burkina Faso.
Au total, on dénombre en 2023, 136 IESR fonctionnelles dont 17 IESR publiques et 119 IESR privées. Ainsi 203 936 étudiants sont inscrits dans l’ensemble de ces IESR dont 36 877 étudiants sont issus des institutions privées d’enseignement supérieur (IPES).

Au niveau du ministère des Sports, de la jeunesse et de l’emploi, des évolutions majeures ont été constatées en matière de développement et de promotion de la formation professionnelle au Burkina Faso. Ces évolutions ont concerné plusieurs aspects dont l’adoption de la Politique nationale de l’enseignement et la formation technique et professionnelle en 2008, l’adoption de la Stratégie de généralisation de la formation professionnelle (SGFP) et son plan d’action, l’élaboration de 153 référentiels de formation et d’évaluation.

On retient des explications du ministre, la construction et l’équipement de nouveaux centres de formation professionnelle de Ouargaye, de Gourcy, de Dano, de Nouna, de Bagré et de Pô, la construction et l’équipement de deux centres de formation professionnelle, dont le centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré et celui à vocation industrielle de Bobo Dioulasso, la rénovation de douze centres régionaux de formation professionnelle, la sensibilisation sur le partenariat École /Entreprise, etc.

Ce qui est fait par les trois ministères pour développer, organiser et rendre disponibles l’enseignement et la formation techniques et professionnels sur toute l’étendue du territoire

En ce qui concerne les dispositions prises par les trois départements ministériels respectifs pour développer, organiser et rendre disponibles l’enseignement et la formation techniques et professionnels sur toute l’étendue du territoire, on retient en ce qui concerne le MENAPL, l’élaboration d’un certain nombre de documents stratégiques opérationnels pour le développement de l’EFTP. Il s’agit de la Stratégie de Développement de l’EFTP (2021-2025), le répertoire des spécialités de l’EFTP en relation avec les secteurs d’activités économiques au Burkina Faso, la plate-forme de suivi des sortants et des sortis de l’EFTP, l’adoption de référentiels dans de nouvelles spécialités porteuses comme l’énergie solaire, l’agriculture, l’environnement pour accroître l’accès à l’EFTP, etc.

Pour ce qui concerne le MESRI, on note entre autres, des relectures des offres de formation afin de les adapter à la demande du marché de l’emploi. « En plus des BTS, DUT, des formations d’ingénieur des travaux et d’ingénieur de conception, on assiste de plus en plus au sein des IESR publiques et privées, à la conception et la proposition des offres de formations plus professionnalisantes », précise Joseph André Ouédraogo.

On peut relever aussi la mise en place dans certaines IESR (université Joseph Ki-Zerbo, université Nazi Boni) d’incubateurs de technologies et des Vices Présidences chargées de la professionnalisation et de relations université-entreprises (VP-PRUE). L’objectif étant de faire de l’étudiant en fin de cycle de formation (Licence, Master, Doctorat), un acteur majeur qui bénéficiera des soutiens appropriés en termes de mise en réseau et de subvention pour porter la maturation de résultats de recherche à l’échelle d’entreprise.

Pour ce qui concerne le MSJE, le ministre répondant aux préoccupations du député Lassina Guiti a confié que de grandes réformes du dispositif de la formation professionnelle ont été engagées. Cette volonté a été traduite par la création de Burkina Suudu Bawdè (BSB) ou la maison des compétences en français, un établissement public de l’Etat à caractère administratif qui regroupe tous les dispositifs de formation professionnelle.

Il a pour objectifs de favoriser l’employabilité des jeunes à travers des cursus adaptés pour répondre aux besoins des secteurs économiques en ressources humaines qualifiées et contribuer ainsi à leur compétitivité, de renforcer les compétences des travailleurs par le développement d’une offre de formation continue, d’appuyer l’essor des entreprises par la conception, l’installation et la promotion d’unités de production et le transfert de technologie, etc.

Parmi ces actions du département en charge de la jeunesse et de l’emploi, on a aussi, l’opérationnalisation des Unités mobiles de formation professionnelle, la création du fonds unique « Faso Kuna Wili » orienté vers la mise en place de nouveaux produits de financement qui seront proposés aux jeunes sortants des centres de formation désirant s’installer à leur propre compte, etc.

La mise en œuvre de la vision 2017-2030 en suspens

La dernière question du député Lassina Guiti est la suivante : « A 7 ans du terme de cette vision et après 06 ans de mise en œuvre de ce plan sectoriel, vos départements maintiennent-ils le CAP ? ». A cette question, Joseph André Ouédraogo a affirmé qu’au regard du contexte sécuritaire qui impacte plus le système éducatif burkinabè, le rendez-vous de 2030 reste une interrogation.

Toutefois, il rassure que le gouvernement travaille non seulement à maintenir le flambeau de l’espoir au sein des populations affectées, mais aussi et surtout à prendre des dispositions pour la réouverture des classes fermées pour fait de terrorisme dès le retour des populations dans leurs localités d’origine dans la quiétude, les reconstructions et / ou réfections des infrastructures éducatives, la poursuite du plan de qualification ou requalification des acteurs, la poursuite des objectifs d’efficacité interne et externe de notre système éducatif.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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